La Presse — Il fait froid. Il faudrait s’y adapter et savoir comment lutter pour éviter les effets négatifs de cette période hivernale, qui laisse toujours des traces.
Rhume, grippe, bronchite se vengent de ceux qui ne prennent pas leurs précautions. Le ministère de la Santé a pourtant lancé l’alerte et incité à la vaccination. Ceux qui possèdent leurs carnets de soins sont pris en charge par les différents dispensaires ou hôpitaux.
A voir les pharmacies tourner à plein rendement, on se rend compte de la rigueur de cet hiver.
« Heureusement que nous n’avons presque pas de rupture de stock, mais cet hiver est et sera difficile », laisse tomber un pharmacien.
Mais il n’y a pas que cela.
Le problème qui se pose avec acuité, celui qui a étonné tout son monde, est bien ces surprises qui ont pris de court la majorité de la population.
Chauffages à gaz butane
Ce problème est, d’abord, une question de prix de revient de cet hiver. Il coûtera cher.
Ceux qui possèdent le chauffage central s’en tirent bien, mais à quel prix ?
On a bien annoncé des baisses pour ce qui concerne l’électricité. Mais un chauffage central fonctionne au gaz et à l’électricité, et là, la facture sera tellement alourdie que l’on a ressorti les chauffages à gaz butane.
Une course effrénée vers les magasins de vente de ces engins providentiels, qui permettent de réduire les factures. « Certaines personnes ont préféré acheter deux chauffages fonctionnant à la bouteille et se passer du chauffage central. Elles se contentent de chauffer les espaces utilisés et ferment les portes du reste de la maison. Nous nous sommes ravitaillés à deux reprises et la demande est encore forte. C’est l’avenir (?!) », nous assure le chef de rayon d’une grande surface.
Les raisons de la pénurie
Cela explique, en passant, la brusque pénurie que l’on a ressentie et les dispositions prises pour renforcer la distribution des bonbonnes de gaz. Ce n’est pas seulement la question soulevée par ceux qui ont oublié que la bouteille de gaz butane, de nos jours, sert pour la cuisine, la salle de bain, pour les taxis, mais aussi, particulièrement pour cet hiver rigoureux, pour le chauffage. Et cela ira en augmentant en raison, du renchérissement du gaz de ville et de l’électricité.
Mais les effets de l’hiver, ce n’est pas seulement ce froid tenace qui vous pousse à aller à la recherche, dans les fonds d’une remise, des pulls de secours, des chaussettes qui remontent jusqu’aux genoux, peut-être une chéchia ou un bonnet en laine, accessoirement des gants.
Tout change
C’est aussi l’alimentation qui change. Ces derniers jours, il faudrait attendre plus ou moins longtemps pour avoir son bol de « lablabi » chez le marchand du coin.
En face, les marchands de « sohleb », cette succulente purée de farine de sorgho, s’efforcent de mettre en rang ceux qui s’impatientent. Mais les sandwichs à base de ricotta et de beurre frais sont quelque peu boudés parce qu’ils sont froids. Ce n’est pas le cas du marchand de beignets qui s’applique à servir ceux qui viennent pour consommer sur place ou pour en acheter pour la famille.
A la maison, la famille justement se rabat sur ces bonnes soupes traditionnelles à base de céréales et légumineuses (riz, blé, lentilles, haricots secs, pois chiches et pois) en petite quantité de légumes de toutes sortes, de fèves, carottes, betterave, navet, pomme de terre, etc. légèrement piquantes, qui réchauffent et procurent un bien-être incomparable.
Un nutritionniste de nos connaissances, nous donne quelques conseils pour se défendre contre le froid.
« En hiver, nos organismes doivent se protéger du froid. Les premiers signes indiquant que le corps a froid sont la chair de poule, les frissons ou le claquement des dents. Les vaisseaux sanguins périphériques se resserrent. Cette vasoconstriction permet de protéger les organes vitaux d’une chute de température trop importante».
Conseils et astuces
Le rythme cardiaque et la respiration s’accélèrent si le corps n’est pas protégé. Nous nous exposons dès lors à des maladies. Il y a des conseils et des astuces que nous avons héritées de nos parents, mais il y a aussi des recommandations pour conserver notre vitalité. Il est recommandé de boire tiède et de bien se couvrir. Respirer par le nez pour garder la chaleur interne et faire barrage à l’entrée du froid au niveau de la gorge et des poumons est à conseiller aux enfants dont on doit couvrir la tête et surtout les oreilles.
L’alimentation à ingurgiter doit être tiède et non brûlante. On peut conseiller des bains de pieds chauds le soir.
Plonger ses pieds quelques minutes dans de l’eau chaude en fin de journée, est un bon moyen de lutter contre le phénomène de vasoconstriction qui affaiblit le système immunitaire.
Boire chaud, mais pas brûlant avant et après les repas permet de maintenir la chaleur corporelle. Une eau tiède citronnée avec un peu de miel au réveil permet de réveiller l’organisme et d’activer le système digestif en douceur. Les sodas et les jus sont à exclure. Ces liquides que l’on boit froid annihilent tout ce qu’on a mangé chaud, pour se réchauffer, en plus de leur forte teneur en sucre. Les tisanes sont particulièrement réchauffantes. Elles pourraient être à base de thym, cardamone, cannelle, clou de girofle, etc.)
S’adapter
Ainsi donc, ces changements climatiques sont à prendre en considération. Indépendamment des répercussions sur nos réserves en eau et sur les grandes cultures et autres plantations de fruits et légumes, ce froid et… cette neige appellent à une prise de conscience. Nos habitudes à tous les points de vue sont appelées à changer. Aussi bien sur le plan de l’alimentation qu’à celui de notre façon de vivre, de nous habiller, de nous comporter, sans oublier la façon de nous protéger du froid et de la chaleur, nous devons nous adapter.
Ce ne sera pas facile.
Une pensée pour les démunis
Les autorités compétentes sont de ce fait devant un gros dossier. Partout dans le monde, on escompte de profonds changements climatiques. Il ne s’agit donc pas d’un phénomène passager. Cela va durer.
Si les citadins peuvent disposer, plus ou moins, de toutes les commodités ou moyens cités plus haut, ce ne n’est pas le cas de ceux qui vivent dans des habitations rudimentaires, mal protégées, dont les enfants rentrent les chaussures couvertes de boue et trempées d’eau de pluie.
Il faut donc se rendre à l’évidence et penser au moyen de les protéger, du moins les aider à supporter ces aléas climatiques.
Les organismes compétents en la matière, les associations et autres intervenants s’efforcent de venir en aide et font tout leur possible pour atténuer les effets de ce froid pénétrant qui pèse de tout son poids sur cette frange de la société. Il en faudra toujours davantage et les autorités tentent de maintenir cette solidarité sociale sans laquelle rien n’est possible.
Les nouveautés à exploiter
Sur tous les réseaux sociaux de par le monde, on expose à la vente des accumulateurs solaires. Sauf chez nous et personne ne saurait vous répondre si vous posez la question. Ces accumulateurs sont en mesure d’alléger ou de remplacer l’électricité trop chère ou qui n’est pas encore arrivée.
Nous demeurons attachés à ces installations lourdes et qui ne peuvent servir qu’en milieu urbain.
Les élèves des écoles, des maisons des jeunes, des gîtes, etc. qui disposeraient de ces accumulateurs vivraient autrement. Il faudrait exploiter ces nouveautés qui ont été créées pour faciliter la vie des gens, surtout ceux qui sont démunis.
C’est tout un dossier à instruire !